Il resta ainsi concentré, déroulant les rimes comme une prière mortuaire, à mi-voix, faisant sourire d'aucuns qui le pensaient perdu. Tout en priant, les deux mains sous la table, il ouvrit sa valisette posée sur ses cuisses. Clic. Le couvercle ouvert, il dégoupilla puis libéra le bras de la grenade MK2. Tinc. Il serra ses mains jointes sur le métal quadrillé et compta les yeux fermés jusqu'au dix, l'explosion... " Gilles Zerlini propose une vision progressiste du monde, vision sans cesse contrariée, rabrouée, à force de se heurter au modelage des subjectivités par le règne du marché. Et, de dégoûts en humiliations, il en vient tout logiquement à considérer que c'est lui qui fait tache dans le décor.
C'était manifeste avec ses Mauvaises nouvelles, acérées et cruelles : ce l'est encore davantage dans Chutes, qui va culminer en carnage.